lundi 30 avril 2007

La feria de Mataderos






Le marché le plus traditionnel de Buenos Aires, où la campagne rencontre la ville, la feria de Mataderos, un beau dimanche... Parmis les photos, des images d'un cour de charango, des dances, de notre picnic et celui des autres dames...

mardi 10 avril 2007

Cumple Patruquinho






Voici quelques images de l'annif de patouilén

samedi 7 avril 2007

Lorsque Julie fait des oeuvres d'art


Et voilà la première oeuvre d'art de Julie du cours de vitraux!!!!

vendredi 6 avril 2007

Entre Rios y Termas de Guaviyu






On a profité le long WE dernier (jour des Îles Malvines Argentines) pour aller jusque la Provincia de Entre Rios et visiter le Parc National Los Palmares, où on a fait une balade à cheval. On a traversé le pont frontalier à pied jusque l'uruguay, à cause d'une manifestation écologique contre l'instalation d'une usine de papier du côté uruguayain. On a campé dans les thermes. Il a plu toute la nuit. Un bajon. Le super sandwich de chivito et le chivito al plato ont bien compensé notre nuit sous les eaux!

Week End prolongé

Retiro.
Gare de départ de notre bus, destination Colon, Province d’Entre Rios.
Je franchis les 200 derniers mètres avant d’atteindre la rampe qui lance le coup d’envoi des multiples départs vers la province.
200 mètres d’un marché fleurissant en tout genre. C’est le RDV des immigrés, de la canaille, des vendeurs ambulants ou fixes aux vitrines opacifiées par la crasse.
La plupart des gens y passent en coup de vent ou en sautillant comme ces demoiselles qui évitent les flaques jaunâtres en remontant leurs jupons. Les seuls qui s’attardent sur ces 200 mètres sont les vieux, gueules de quebracho, qui s’attablent sur une table en bois et avalent des litrons de bière aussi vite que la terre sèche du désert de la quebrada d’Humahuaca boit l’eau qui tombe de la gourde d’un touriste.
On croise aussi le regard de quelques jeunes qui viennent s’engloutir un pancho à 80 centavos et reluquer les demoiselles qui sautillent.
200 mètres où se côtoient fruits, churrascos, CD piratés, pochettes de téléphones portables, revues pornos et alfajores sur les mêmes étales.
Sur ces 200 mètres, les plus ambitieux font des affaires, et les plus timorés passent en trombe, agrippés à leur sac à main, comme ci c’était leur sac qui les traînait jusqu’à la gare.
Les relents de friture et de pourriture se mêlent au spectacle haut en couleur. J’atteins la rampe et me voilà projeté dans l’immense gare de Retiro. C’est le vendredi soir d’un WE prolongé, les quais grouillent de monde chargé de gros sacs, de valises et de bébés, sur le dos, sous le coude et pendus au bras. Notre bus n’est pas encore arrivé. Il est annoncé entre le quai 55 et le quai 70. Ils n’auraient pas pu être plus précis !!!
De l’autre côté de la fourmilière humaine, le ciel nous offre un fabuleux spectacle. Des nuages mousseux, comme montés en neige, apparaissent sur un ciel qui s’embrase timidement après trois jours de pluie incessante. Personne n’y prête évidemment attention.
Les bus débarquent au compte-goutte. Les départs se multiplient et les attentes s’allongent. Un bus kamikaze tente d’en dépasser un autre mais il ne franchira pas la ligne le premier. Les deux bus s’entrechoquent et l’imprudent brise une vitre et arrache un rétroviseur à son homologue encore abasourdi.
Les passagers sur le quai, d’abord éberlués, ne tarderont pas à rougir de honte et de colère, tout ça bien secoué dans cinquante même têtes fatiguées, pour exploser en un cocktail animé de passagers furieux parce qu’ ils n’arriveront pas à temps pour partager les gnocchi familiaux de fin de mois.
L’événement s’est dissolu et ça tombe très bien car notre bus entre en gare flambant neuf. Il nous toise du haut de ses deux étages et annonce Flechabus avec fierté.
Quelques minutes et nous sommes déjà à bord, avachis sur nos sièges ultra flexibles, nos dossiers arrivant quasiment sur les pieds de notre voisin de derrière.
L’élasticité de nos fauteuils invite à une sieste bien méritée qui se prolongera tard dans la nuit car nous arriverons avec deux heures de retard après avoir contourné les terres inondées par les pluies dont je vous ai parlé tantôt.
Colon.
2h15 du matin.
Mes pieds foulent les terres de cette ville pour la première fois. Plusieurs bus arrivent en même temps. Les passagers attendent sagement devant la gare, le seul taxi « servis’ » de la ville qui va et vient du centre à la gare, au rythme du chamamé que diffuse sa radio. La cigarette et les remous de sa fitito sur le pavé nous tiennent éveillés jusqu’à notre auberge de jeunesse « 3 étoiles » comme nous dit notre chauffeur content de sa plaisanterie tout à fait dans le ton de notre voyage qui s’annonce plein de surprises…

dimanche 1 avril 2007

Ligne D

Le jeune homme me cède sa place traçant un segment oblique rapide du regard puis se replonge dans ses polycopiés géométriques.
Je m’assieds en face de lui et plutôt que de rentrer à mon tour, tête la première dans une bonne lecture coupe-réalité, voyager l’espace de quelques stations de metro, dans le monde imaginé par Zeus-Lama, je me sens arrêtée par cet homme, non pas charmée ou attirée par ses atouts physiques, non point du tout, je dirai qu’il attise ma curiosité, cette même curiosité scientifique qu’ont les biologistes lorsqu’ils examinent leur cobaye. Mon cobaye, c’est cet homme courtaud et en apparence ennuyeux. Je le scrute avec beaucoup d’intérêt comme si l’on me donnait quelques minutes pour le dévisager avant de me bander les yeux et de me demander d’en faire une description fidèle.
Mon cobaye est plutôt fin, malgré son âge fatidique. Sa chemise rayée à la verticale aide sans doute à allonger son buste court, et frêle. Sa cravate trop longue et trop large lui pend sous le ceinturon. Elle épouse la symétrie filiforme des segments de sa chemise. Son ceinturon remonte un tantinet trop haut sur sa bedaine naissante, à peine visible, maquillée de rayures vertes émincées. Il porte un pantalon de costume noir, d’une matière légère et des chaussures en cuir pointues. Son corps, du cou jusqu’au pied, ne fait qu’un bloc filiforme, de quoi contrebalancer tout entier le poids de sa tête, trop ronde, énorme, telle une boule de gomme archi gonflée. L’homme semble prêt à souffler très fort dans un ballon de baudruche. Un ballon juché sur un fil ou une sucette géante. Bien que ses joues soient prêtes à éclater, mon homme semble très serein, absolument absorbé dans son déchiffrage arithmétique. Il a l’expression et le physique du quadragénaire stable en proie à la douce monotonie de son âge. Sa routine ne l’effraie pas, il l’accepte même avec le sourire. Les figures et les schémas le passionnent même dans le metro.